Promouvoir l'adoption des normes internationales
Aucune politique n'est isolée, non seulement sur le plan interne - car toutes les politiques nationales sont d'une manière ou d'une autre liées entre elles - mais aussi sur le plan externe, en particulier dans une économie mondialisée où le niveau d'interdépendance entre les États, sans parler des défis mondiaux, brouille leurs sphères de compétence respectives. Dans ce contexte, l'alignement des politiques nationales sur les normes internationales est une lame à double tranchant, car il peut certes améliorer leur efficacité et leur efficience, mais il le fait généralement selon une approche descendante qui limite le choix sur la voie des réformes.
C'est pourquoi les normes internationales doivent être adoptées ou transposées non seulement par des institutions démocratiques - dans la plupart des pays, les parlements seraient chargés de leur ratification - mais aussi par des dialogues politiques multipartites qui évaluent la faisabilité des réformes qui s'ensuivent dans le contexte politique dans lequel elles sont censées être appliquées. Ne pas le faire contribue au sentiment d'impuissance de nombreux citoyens face aux décisions prises à l'étranger et, surtout, compromet l'efficacité de toute réforme politique, aussi bien intentionnée soit-elle, car elle impose des solutions toutes faites qui se traduisent rarement automatiquement dans la réalité. Pire encore, elle peut conférer aux citoyens des droits qui ne peuvent être ni protégés ni appliqués.
Par exemple, l'adoption au Paraguay d'une loi progressiste sur la violence contre les femmes qui, sur le papier, répond à presque toutes les normes internationales, peut s'avérer délicate lorsqu'il s'agit de la mettre en œuvre et que l'État ne parvient pas à déployer les moyens nécessaires pour en faire une réalité, car aucun fonds n'a été alloué pour diffuser la nouvelle loi auprès des victimes potentielles ou pour sensibiliser et donner une formation aux juges, policiers et autres officiels sur la violence sexiste. D'autre part, la ratification par la Mongolie de la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2008 a fourni au gouvernement des orientations sur les actions à mener, mais ce n'est que par le biais d'un dialogue politique inclusif et participatif que les organisations de la société civile représentant les personnes handicapées ont pu adopter un rôle plus proactif envers la définition et la mise en œuvre de ces mesures de soutien dont elles n'étaient, jusque là, que des bénéficiaires passifs.
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